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Plaidoyer contre les limites de l’entendement humain
статья [ Полемика ]

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по [Clara-Emilia ]

2012-08-28  | [Этот текст следует читать на // Русском francais]    | 



Je commencerai par supposer que l’homme peut voir les choses telles qu’elles sont en elles-mêmes. Quels avantages peut-il en tirer? Pour le savoir, j’imaginerai les situations suivantes.
Je me promène dans le parc et un arbre, qui vient de tomber sur l’allée, bloque mon passage. Comment ferai-je pour l’éviter, étant donné que je ne vois pas l’arbre dans sa relation avec moi, et donc de l’endroit où je me trouve, mais tel qu’il est en lui-même?
Je me promène dans le parc et sur ma droite je vois un arbre à l’écorce blanche. En rentrant de ma promenade, je prends la même allée et, sur ma gauche, je vois le même arbre. Comment puis-je savoir que l’arbre que je vois est l’arbre que j’ai vu, étant donné que l’arbre sur ma gauche, je le vois tel qu’il est en lui-même et non pas en relation avec l’arbre à l’écorche blanche que j’ai vu sur ma droite.
Je me promène dans le parc et je vois un arbre, puis un autre et puis un autre et ainsi de suite. Comment puis-je savoir que tous ces arbres sont des arbres, étant donné qu’aucun d’eux, je ne l’ai vu en relation avec les arbres que j’avais vus, mais tel qu’il était en lui-même.
Je me promène dans le parc et je vois un premier arbre, puis un deuxième, puis un troisième, et ainsi de suite, jusqu’à soixante arbres. Comment puis-je savoir avoir vu plusieurs arbres ou comment puis-je en compter soixante, étant donné que chaque arbre, je l’ai vu tel qu’il était en lui-même et, de la sorte, coupé, de tous les autres.
Devant moi et ma copine se dresse un grand arbre centenaire. Pour le regarder, ma copine reste sur place et moi, je prends un peu de distance. Quelles impressions pourrions-nous échanger sur le grand arbre, étant donné qu’aucune de nous ne le voit de l’endroit où elle se trouve, et donc sous un angle différent de celui de l’autre, mais tel qu’il est en lui-même.
Un aéroport vient d’être ouvert à proximité du parc. Je fais partie d’une équipe formée d’horticulteurs, de spécialistes en protection de l’environnement et de chimistes venus voir comment les jeunes arbres ornementaux réagissent face à la pollution sonore. Nous sommes justement devant un de ces arbres. Quelles informations pourrions-nous échanger, étant donné que nous ne voyons pas le jeune arbre en relation avec nous et nos connaissances spécifiques, mais tel qu’il est en lui-même.

Si l’homme voyait les choses telles qu’elles sont en elles-mêmes, les données qu’une mère a sur son enfant ne seraient pas différentes de celles d’une autre femme, la compréhension du japon par un Français, qui ne connaît que le français, ne serait pas différente de la compréhension du japon par un Japonais, les connaissances d’un spécialiste ne seraient pas différentes de celles d’un profane. Et les exemples pourraient continuer, car il n’y en a pas moins que de situations de vie
Si l’homme voyait les choses telles qu’elles sont en elles-mêmes, il n’aurait rien à communiquer à ses semblables, il n’aurait rien à échanger avec eux.
Si, en réalité, moi et moi copine, nous avons pu échanger des impressions sur le grand arbre centenaire, c’est parce que nous l’avons vu dans sa relation avec nous, et donc sous deux angles différents.
Si, en réalité, moi et mes collègues, nous avons pu échanger des informations sur le jeune arbre ornemental, c’est parce que nous l’avons vu dans sa relation avec nous, et donc en liaison avec nos connaissances spécifiques.
La connaissance de la chose en soi est contraire à la façon dont vont les choses.
Si l’homme ne voyait pas les choses dans leur relation avec lui, il n’aurait aucune raison de sortir de soi et de faire une chose plutôt qu’une autre.
Si l’arbre tombé sur l’allée, je ne l’avais pas vu dans sa relation avec moi, qui me promenais justement sur cette allée, je n’aurais eu aucune raison de l’éviter.
Si l’arbre à l’écorce blanche, je ne l’avais pas vu dans sa relation avec moi, qui l’avais déjà vu une fois, je ne l’aurais pas reconnu comme étant le même arbre.
Si le soixantième arbre, je ne l’avais pas vu dans sa relation avec moi, qui avais vu le cinquante-neuvième arbre, si le cinquante-neuvième arbre, je ne l’avais pas vu dans sa relation avec moi, qui avais vu le cinquante-huitième arbre, et ainsi de suite, je n’aurais pas su avoir vu plusieurs arbres comme je n’aurais pas pu en compter soixante. Et par-dessus tout je n’aurais pas su que tous ces arbres étaient des arbres.
Est-ce que cela veut dire que le monde des choses pour soi est le seul monde possible ?
Prenons le soixantième arbre!
Il n’est pas exactement le soixantième arbre tel qu’il m’apparaît à moi, et donc le soixantième arbre dans sa relation avec moi? Car s’il avait été le trentième et non pas le soixantième, je l’aurais vu différemment. Et s’il avait été le premier arbre que j’eusse vu dans ma vie, je ne l’aurais même pas reconnu comme étant un arbre. En fait, le soixantième arbre est le soixantième arbre tel qu’il m’apparaît à moi qui ai déjà vu le cinquante-neuvième. Ou, en d’autres termes, le soixantième arbre est le soixantième arbre tel qu’il m’apparaît à moi, à un moment déterminé de mon parcours.
Pour résumer, une chose pour soi est une chose qui est en relation avec nous et avec les choses que nous avons connues et dans l’ordre dans lequel nous les avons connues.

Voyons maintenant comment j’ai pu savoir que les soixante arbres que j’ai vus étaient des arbres !
C’est la ressemblance du soixantième arbre avec le cinquante-neuvième qui m’a permis de reconnaître le soixantième arbre comme étant un arbre. De même, c’est la ressemblance du cinquante-neuvième arbre avec le cinquante-huitième qui m’a permis de reconnaître le cinquante-neuvième arbre comme étant un arbre, et ainsi de suite.
Reste encore à voir comment j’ai pu reconnaître comme étant un arbre le premier arbre que j’ai vu dans ma vie,
Ce premier arbre, je n’ai pu en aucun cas le reconnaître comme étant un arbre. Pour cela, je devais avoir vu un autre arbre avant lui. Cet autre arbre, je n’aurais pas pu non plus le reconnaître comme étant un arbre, car, pour cela, je devais avoir vu un autre arbre avant lui, et ainsi de suite.
J’essaierai de m’en tenir quand même au premier arbre ! Si ce premier arbre, je ne l’ai pas reconnu comme étant un arbre, je l’ai reconnu comme étant un végétal, même si c’était un végétal que je ne connaissais pas. Le deuxième arbre que j’ai vu, en raison de sa ressemblance avec le premier, j’ai pu enfin le regarder comme un végétal connu, et donc comme un végétal que je pouvais nommer. Ainsi est née l’idée d’arbre, une idée qui s’est affinée avec chaque nouvel arbre que j’ai vu.
Comme on peut le constater, l’idée d’arbre n’est pas moins relative que l’image de tel ou tel arbre particulier
Mais si les ressemblances entre le soixantième arbre et le cinquante-neuvième, entre le cinquante-neuvième et le cinquante-huitième, et ainsi de suite, m’ont permis de reconnaître ces arbres comme étant des arbres, ce sont les différences qui m’ont permis de les voir comme des arbres particuliers. Ainsi, la différence entre le soixantième arbre et le cinquante-neuvième m’a permis d’identifier le soixantième arbre, la différence entre le cinquante-neuvième arbre et le cinquante-huitième m’a permis d’identifier le cinquante-neuvième arbre, et ainsi de suite.
En fait, je n’aurais pu compter soixante d’arbres, si chaque arbre de mon champ de vision, je ne l’avais pas subsumé sous l’idée d’arbre et si, à l’intérieur de cette idée, je ne l’avais pas distingué des arbres que j’avais vus avant lui.
Non seulement l’idée d’arbre est médiate, mais aussi l’image de tel ou tel arbre particulier.
Prenons l’arbre à l’écorche blanche que j’ai vu la première fois sur ma droite et la deuxième fois sur ma gauche. La première fois, je l’ai reconnu comme étant un arbre, mais un arbre inconnu, et donc non identifiable. La deuxième fois, je l’ai identifié comme étant un arbre connu, qu’on pouvait nommer ; c’était un bouleau.
Supposons maintenant que je suis revenu dans le parc un mois plus tard et que j’ai vu le bouleau chargé de chatons. Sa ressemblance avec le bouleau que j’avais vu, m’a permis de le reconnaître comme étant le même bouleau. Mais je n’aurais pu l’identifier comme étant chargé de chatons sans l’avoir vu auparavant sans chatons. Par la suite, cette différence, je peux la remarquer chez un autre bouleau, cas auquel elle devient une ressemblance. Si cette ressemblance, je la constate chez un autre bouleau encore, elle devient un trait définitoire du bouleau, et mon idée de bouleau s’affine.
La connaissance de ce qui est particulier n’est pas moins médiate que la connaissance de ce qui est général, pour la simple raison que les deux connaissances sont relatives l’une à l’autre. Entre le bouleau que j’ai vu la deuxième fois et celui que j’ai vu un mois plus tard, il peut y avoir, certes, d’autres différences, une coloration et une orientation différentes des feuilles, une entaille sur le tronc, un nid d’oiseau sur une branche, etc. Mais comme je ne peux établir des ressemblances au niveau des feuilles, du tronc, des branches, etc, je ne peux saisir les différences correspondantes non plus. Car même si la différence seule est présente à l’esprit, la ressemblance sert de toile de fond, et inversement, si la ressemblance frappe l’esprit, la différence veille dans l’ombre. Les deux, ressemblance et différence, sont données en même temps.
Pensons maintenant au Français, qui ne connaît que le français, et supposons qu’il entend parler japonais à la radio. Le Français réalise que la langue qu’il entend est le japonais, car dans le passé, il a entendu parler pas mal de touristes japonais et qu’une certaine modulation de la voix, qui leur était propre, il la reconnaît maintenant. Mais il ne comprend pas ce qu’on dit à la radio. Pour cela, il aurait dû non seulement associer chaque mot qu’on y prononçait au même mot entendu à d’autres occasions mais, simultanément, il aurait dû dissocier le mot qu’on prononçait de celui qu’il venait d’entendre. Or cela supposait une longue pratique de la langue, ce qui n’était pas le cas. Le processus dont nous venons de faire état mène à une conclusion apparemment banale : sans la connaissance de la langue, pas de compréhension de l'acte de parole.
Essayons d’aller plus loin dans cette direction !
Dans le sens inverse de l’acte de parole, les formes verbales sont intégrées successivement, dans le sens de l’acte de parole, la diversification des formes intégrées est simultanée. Le résultat est la compréhension de l’acte de parole et, implicitement, la reconstruction des mots de la langue. D’où l’on voit que sans actes de parole, la langue aussi se mourrait
Dans ce processus, que nous appelons, d’intégration successive et de diversification simultanée, l’intégration permet la catégorisation des formes verbales, leur reconnaissance, la diversification assure leur identification ou particularisation.
L’intégration, qui se fait à base de ressemblances, et la diversification, qui se fait à base de différences, sont corrélatives.
Imaginons un Français qui dispose de rudiments de japonais. Dans ce cas, la faible intégration des formes verbales rendra leur identification incertaine. Dans le cas d’un ambassadeur français au Japon, nous pouvons, au contraire, imaginer une forte intégration des formes verbales et une identification correspondante précise.
D’autre part, une trop forte intégration peut faire passer la forme verbale inaperçu tout comme une diversification trop forte peut la rendre inclassable. Dans le premier cas, le mécanisme génère une forme de désintérêt, dans le second, une sorte d’affolement.
Il faut d’ailleurs dire que ce processus, qui est à la base de toute forme de connaissance, non seulement des connaissances de langue, s’accompagne toujours d’un état d’esprit qui n’est jamais complètement neutre. Ainsi, le Français qui dispose de rudiments de japonais peut continuer à améliorer le japonais, malgré une identification incertaine de ses formes, pour la simple raison que dans le contact avec cette langue son état d’esprit est particulièrement bon, alors que l’ambassadeur français peut délaisser le japonais et tout ce qui a rapport au Japon en raison d’un état d’esprit contraire.

Le fait de ne pas tout connaître n’est pas à mettre en rapport avec les limites de notre entendement, mais avec notre disposition, car, en réalité, personne ne veut sérieusement tout connaître. Le fait de ne pas tout connaître sur une chose n’est pas non plus à mettre en rapport avec les limites de notre entendement, mais avec notre disposition à connaître autre chose aussi. Dans notre rapport aux choses, nous établissons, consciemment ou inconsciemment, des priorités, En tant qu’horticulteur, par exemple, mon intérêt pour les plantes supplante celui pour les animaux, et cela fait que mes connaissances sur les plantes soient nettement supérieures.
Et puis, plutôt que de parler de notre échec à connaître la chose en soi, nous ferions mieux de parler de l’échec de ce type de connaissance. Après qu’Emmanuel Kant a placé dans le sujet connaissant ce dont il a privé l’objet à connaître, les formes pures a priori, rien d’étonnant à ce que cet objet soit devenu un en soi inconnaissable. Au fond, il n’y a pas que la chose en soi et la chose pour soi, étant donné que chaque chose se manifeste telle qu’elle est en elle-même. Il y a aussi la chose comme manifestation de soi. Et c’est cette manifestation, en tant que moyen terme entre la chose en soi et la chose pour soi, que nous connaissons Et nous la connaissons dans son rapport à nous. La chose comme manifestation de soi rend ainsi justice aussi bien à l’objet à connaître qu’au sujet connaissant.
Les lois a priori de l’esprit ont occulté un principe dont les ressources restent entières, l’associacionisme des empiristes, en particulier celui de David Hume. Il n’en est pas moins vrai que les a priori kantiens se sont glissés entre les failles du système humien, car malgré quelques déclarations de principe selon lesquelles ce qui est valable pour les « idées », l’est pour les « impressions » aussi, ces dernières restent isolées. Isolées les unes des autres et des idées, qui sont leur reproduction. A force de vouloir marquer la différence entre le sentir et le penser, à savoir l’antériorité du premier par rapport au second et son « degré de force et de vivacité » plus élevé, Hume a raté une chose essentielle, le fait que dans les opérations des sens, comme dans celles de la pensée, le sensible et le suprasensible sont donnés ensemble, ce qui est à même d’invalider cette thèse selon laquelle l’esprit est impuissant à se départir de ses attaches sensibles et incapable donc de concevoir un principe pouvant s’étendre à l’ensemble de la création.
L’expérience est effectivement au fondement de notre connaissance. Mais l’expérience n’est pas le privilège de l’homme. Car il n’y a pas que le grand arbre centenaire pour moi ou pour ma copine. Il y a aussi le grand arbre pour la terre où il pousse, et cette terre pour le grand arbre. Qui plus est, il y a la terre pour le grand arbre qui est différente de cette même terre pour le jeune arbre qu’il a été. Mais comme, d’autre part, cette terre est aussi commune aux deux arbres, entre les deux il y a continuité, et donc communication.
Et puis, entre l’arbre et la terre où il pousse il y a des relations de compatibilité ou d’incompatibilité, avec tout ce que cela suppose de manifestations positives ou négatives. Et tout comme chez l’homme, ses relations s’établissent à l’intérieur de l’arbre, seules les manifestations étant extérieures, et donc perceptibles.
Pour conclure, les lois qui régissent notre entendement de la nature régissent la nature aussi. Et cela interdit de parler dans l’absolu des limites et imperfections de l’entendement humain.











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