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- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2006-07-15 | [Этот текст следует читать на // Русском francais] | Submited by Valeria Pintea
Saintes demeures du silence,
Lieux pleins de charmes et d'attraits, Port où, dans le sein de la paix, Règne la Grâce et l'Innocence ; Beaux déserts qu'à l'envi des cieux, De ses trésors plus précieux A comblés la nature, Quelle assez brillante couleur Peut tracer la peinture De votre adorable splendeur ? Les moins éclatantes merveilles De ces plaines ou de ces bois Pourraient-elles pas mille fois Épuiser les plus doctes veilles ? Le soleil vit-il dans son tour Quelque si superbe séjour Qui ne vous rende hommage ? Et l'art des plus riches cités A-t-il la moindre image De vos naturelles beautés ? Je sais que ces grands édifices Que s'élève la vanité Ne souillent point la pureté De vos innocentes délices. Non, vous n'offrez point à nos yeux Ces tours qui jusque dans les cieux Semblent porter la guerre, Et qui, se perdant dans les airs, Vont encor sous la terre Se perdre dedans les enfers. Tous ces bâtiments admirables, Ces palais partout si vantés, Et qui sont comme cimentés Du sang des peuples misérables, Enfin tous ces augustes lieux Qui semblent, faire autant de dieux De leurs maîtres superbes, Un jour trébuchant avec eux, Ne seront sur les herbes Que de grands sépulcres affreux. Mais toi, solitude féconde, Tu n'as rien que de saints attraits, Qui ne s'effaceront jamais Que par l'écroulement du monde : L'on verra l'émail de tes champs Tant que la nuit de diamants Sèmera l'hémisphère ; Et tant que l'astre des saisons, Dorera sa carrière, L'on verra l'or de tes moissons. Que si parmi tant de merveilles Nous ne voyons point ces beaux ronds, Ces jets où l'onde par ses bonds Charme les yeux et les oreilles, Ne voyons-nous pas dans tes prés Se rouler sur des lits dorés Cent flots d'argent liquide, Sans que le front du laboureur A leur course rapide Joigne les eaux de sa sueur ? La nature est inimitable ; Et quand elle est en liberté, Elle brille d'une clarté Aussi douce que véritable. C'est elle qui sur ces vallons, Ces bois, ces prés et ces sillons Signale sa puissance ; C'est elle par qui leurs beautés, Sans blesser l'innocence, Rendent nos yeux comme enchantés.
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