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- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2008-06-25 | [Этот текст следует читать на // Русском francais] | Submited by Ionuţ Caragea
Seul le vrai poète sait comme il fait triste dans la maison de miroirs de la poésie. Derrière la vitre, c`est le crépitement lointain de la fusillade, et le Coeur brûle de partir. Lermontov boutonne son uniforme militaire; Byron pose un pistolet dans le tiroir de sa table de nuit; Wolker défile dans ses vers avec la foule; Halas rime ses insultes; Maïakovski piétine la gorge de sa chanson. Une magnifique bataille fait rage dans les miroirs.
Mais attention! Des que les poètes franchissent par erreur les limites de la maison de miroirs, ils trouvent la mort, car ils ne savent pas tirer, et s`ils tirent ils n`atteignent que leur propre tête. Hélas, les entendez-vous? Ils avancent! Un cheval court sur les chemins sinueux du Caucase; le cavalier, c`est Lermontov et il est armé d’une pistolet et il va aussi se battre en duel! Et qu’entendons-nous maintenant? Un tram; un tram pragois, poussif et bruyant; dans ce tram il y a Jaromil, qui va d`une banlieue à une autre; il fait froid : il porte un costume sombre, une cravate, un pardessus, un chapeau. Quel est le poète qui n`a pas rêvé sa mort? Quel est le poète qui ne l`a imaginé? Ah! s`il faut mourir, que ce soit avec toi, mon amour, et seulement dans les flammes mué en clarté et en chaleur… Pensez-vous que ce n’était qu’un jeu fortuit de l’imagination, qui incitait Jaromil à se représenter sa mort dans les flammes? Nullement; car la mort est un message; la morte parle; l`acte de la mort possède sa propre sémantique, et il n`est pas indifférent de quelle façon un home a trouvé la mort, et dans quel élément. En 1948, après avoir vu son destin se briser sur la coque dure de l`Histoire, Jan Masaryk s`écrasa, du haut d`une fenêtre, dans la cour d`un palais de Prague. Trois ans plus tard, le poète Konstantin Biebl, effrayé par le visage de monde qu’il avait aidé a construire, se précipite du haut d’un cinquième étage sur les paves de la même ville (la ville des défenestrations), pour périr, comme Icare, par l’élément terrestre et, par sa mort, offrir l’image de la discorde tragique entre l’air et le pesanteur, entre le rêve et le réveil. Maître Jean Hus et Giordano Bruno ne pouvaient mourir ni par la corde ni par la glaive; ils ne pouvaient mourir que sur le bûcher. Leur vie est ainsi devenue l’incandescence d’un signal, la lumière d'un phare, une torche qui brille au loin dans l’espace des temps. Car le corps est éphémère et la pensée est éternelle et l’être frémissant de la flamme est l’image de la pensée. Jan Palach qui, vingt ans après la mort de Jaromil, s’est arrose d’essence sur une place de Prague et a mis le feu à son corps, aurait pu difficilement faire retenir de son cri la conscience de la nation, s’il avait choisi de périr noyé. En revanche, Ophélie est inconcevable dans les flammes et ne pouvait finir ses jours ailleurs que dans les eaux, car la profondeur des eaux se confond avec la profondeur de l’âme humaine; l’eau est l’élément exterminateur de ceux qui se sont égarés en eux-mêmes, dans leur amour, dans leurs sentiments, dans leur démence, dans leurs miroirs et dans leurs tourbillons; c’est dans l’eau que se noient les jeunes folles des chansons populaires dont le fiancé n’est pas revenu de la guerre; c’est dans l’eau que s’est jetée Harriet Shelley; c’est dans la Seine que s’est noyé Paul Celan.
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