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- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - 2015-01-24 | [Этот текст следует читать на // Русском francais] | Submited by Guy Rancourt Autrefois vous aviez des cheveux d’or si pâle, Qu’ils étaient confondus avec l’or du soleil, Vous aviez des yeux purs, un beau regard pareil Aux humides lueurs de l’aube au ciel d’opale. Folle enfant vous n’aviez ni rêves, ni soucis, Et vous alliez pieds nus courir dans la vallée Sourire aux nids d’oiseaux dormant sous la feuillée, Arrêter les ruisseaux dans leurs cours indécis… Vous ne connaissiez pas le mal et la souffrance ; Si parfois je parlais tristement devant vous, Vous leviez jusqu’à moi vos yeux profonds si doux Bagués d’étonnement et de sainte ignorance. Mais vos yeux bleus n’ont plus les regards d’infini Où sans danger je puisse égarer ma pensée ; Je vous ferais pâlir, orgueilleuse, offensée, En baisant maintenant vos cheveux d’or bruni. Si le temps n’avait pas changé toutes les choses, Nous irions tous les deux votre main dans ma main, Vous guiderez mes pas vers ce même chemin Où nous avons jadis moissonné tant de roses ! Nous resterions longtemps rêver au fond des bois ; Et je vous montrerais des fleurs, des nids, des sources, Sans que nul indiscret veuille épier nos courses ; Si vous étiez encor la même qu’autrefois, Je ne tremblerais pas en vous voyant sourire Et deviner, hélas ! le secret de mon cœur. Redevenez enfant… Et je n’aurai plus peur De vous aimer encore et d’oser vous le dire. Brest, 1902 (Jeanne Neis Nabert, alias Sijenna, Humble moisson, 1903, pp. 30-31)
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